Église d’Orsières

L’Eglise d’Orsières est dédiée à Saint Nicolas, évêque de Myre, patron de notre paroisse, fêté le 6 décembre.

Construction

1895-1896 sur l’emplacement de deux églises antérieures connues: la première construite entre 1177 et 1296, la deuxième consacrée en 1497. L’église actuelle a été consacrée le 8 novembre 1896 par Mgr Jules-Maurice Abbet, Evêque de Sion. L’architecte était Joseph de Kalbermatten de Sion. L’édifice a été conçu dans le style néo-gothique.

Restauration et entretien

1916, réfection intérieure et extérieure
1924, installation d’un nouveau maître-autel
1933, installation du chauffage électrique
1936, réfection du toit
1958/62, divers aménagements intérieurs : carrelage du sol, tambours latéraux, nouvelle tribune, ravalement du tuf et du granit, vitraux et orgue nouveaux, extérieurs : réfection de la charpente, toit en cuivre, ravalement des façades.
1996, diverses réfections intérieures: nouvel enduit, reprise de l’installation électrique, du chauffage, de la sonorisation, à l’extérieur aménagement d’une rampe pour les handicapés.

Pour des informations complémentaires, vous trouverez un dépliant à l’intérieur de l’église.

À consulter : L’Eglise au milieu du village, 1896 -1996 ouvrage publié à l’occasion du centenaire de l’église.

Église d'Orsières
Photo : Matthieu Bender

Un peu d’histoire

Au XIe siècle, une tour modeste s’éleva avec des ouvertures en plein centre, de style roman. Puis, la population d’Orsières dépassant vraisemblablement le millier d’habitants, la paroisse rehaussa le monument avec des ouvertures se terminant cette fois en ogive. Nous savons, en outre, que la paroisse d’Orsières fut confiée à la Maison du Mont-Joux par l’évêque Louis en 1163.

Trois églises

La première, romane, était accotée à l’est du clocher (chœur semi-circulaire) et orientée vers Jérusalem. Elle devait avoir d’assez modestes dimensions: 20 m sur 6 m. L’église était pourvue de bancs, de pierres tombales, voire de monuments funéraires au nord de l’autel.

La seconde, construite en 1497, était un vaisseau rectangulaire sans élégance de 24,5 m sur 11,9 m perpendiculaire à la chaussée. Le toit à deux pans, très pentu, s’élevait à mi-hauteur des fenêtres romanes du clocher. Le chœur de l’église primitive fut conservé et servait de chapelle latérale.

La troisième, construite en 1896, est l’œuvre de l’architecte Joseph Kalbermatten (1840-1920) et de l’entreprise de Pierre Carecchio (devis de 97.000 francs). Elle est vaste: 35 m de longueur, 20 m de largeur et 14 m de hauteur dans le chœur. Chevrons (Montatuay) et granit (La Proz) ont été fournis par les habitants. Elle séduit par l’heureuse rencontre du vieux clocher et de la nouvelle église, par la simplicité du décor architectural et par sa monumentalité.

Les deux principales restaurations

De 1958 à 1962, suite à un incendie survenu le 6 janvier 1958 dans le chœur de l’église, on recouvre l’intérieur d’un crépi uniforme, on construit une nouvelle tribune et des tambours latéraux (sous la direction de Pierre Faval).

En 1996, lors du centenaire de l’église, on applique un enduit blanc, construit des gradins pour les chantres, démolit les tambours latéraux et améliore le chauffage, l’éclairage et la sonorisation (sous la direction d’Auguste Gaillard).

Fête patronale

Les saints Blaise et Pantaléon avaient été les premiers patrons de la paroisse. Saint Nicolas de Myre, patron de l’Hospice, leur fut préféré sous l’influence des chanoines devenus nos curés. Il est fêté le 6 décembre. Orsières pourtant célébrait sa patronale le 9 mai, jour choisi pour poser la première pierre de l’église actuelle. Après la deuxième guerre mondiale, saint Nicolas fut à nouveau fêté comme il convenait.

Caractéristiques

Le clocher

Entre 1177 et 1286, l’église primitivement dédiée à Saint Pantaléon devient l’église Saint Nicolas. Ce changement est probablement lié à une transformation de l’église. La construction du clocher serait par conséquent, selon les spécialistes, plus proche de 1177 que de 1286.

Le clocher, d’origine roman, fut surélevé probablement au cours du XIVe siècle. Les baies triples montées en tuf se terminent en arcs brisés.Elles sont ornées de symboliques têtes humaines et de bélier ainsi que de motifs végétaux. Cette construction assez massive dans ses parties basses trouve une certaine légèreté au premier niveau des baies.

Au rez-de-chaussée, un local utilisé primitivement comme sacristie, séparé des étages supérieurs, est décoré, vers la fin du XVe siècle, par la fameuse peinture de Saint Grégoire: le pape Grégoire, agenouillé devant un autel, présente l’hostie. Derrière lui sont postés deux petits diacres porte-flambeau. Un ange en vol tient la tiare papale au-dessus de la tête du saint.

Sur le côté droit, un Christ de pitié est représenté à mi-corps, hors du tombeau, entouré des instruments de sa passion. Un calice recueillant le sang jaillissant de la plaie du Christ assure la liaison entre les deux scènes.

La chaire

Elle se compose d’une statue de Samson soutenant une cuve. Samson est représenté un genou à terre, l’autre fléchi, les mains levées de chaque côté de la tête pour supporter le poids de la cuve. Cette statue, taillée dans un tronc de noyer, n’a jamais été peinte. La cuve est décorée sur chaque face, encadrée de petites colonnes et de têtes d’angelots ailés. Elle semble dater des années 1735-1740. Le sculpteur Jean-Baptiste Bozzo, présent à Orsières ces années-là, pourrait en être l’auteur.

Les fonts baptismaux (1691)

La cuve est en pierre, de plan octogonal. Son couvercle est en noyer sculpté. Le corps principal est décoré de fruits, de têtes d’anges et de feuillages. Au-dessus, un édicule composé de huit arcades abrite les statuettes de Saint Jean-Baptiste et du Christ. La couronne surmontée d’un globe et d’une croix rappelle un toit à coupole.

Les vitraux de Paul Monnier (1907-1982)

Il a recours à des dalles de verre enchâssées dans un treillis de béton. Dans le chœur, on reconnaît à gauche, l’église d’Orsières surmontant Saint Nicolas de Myre, accompagné des trois enfants qu’il ressuscite; à droite, l’hospice, Saint Bernard tenant le démon enchaîné avec, à ses pieds, un tronçon de colonne et une tête sculptée de Jupiter, tous deux renversés, rappelant qu’il a chassé les brigands païens du col; au centre, le Christ de l’Apocalypse avec l’alpha et l’oméga.

A l’autre extrémité, la grande fenêtre circulaire qui éclaire la tribune montre une Vierge à l’enfant entourée d’anges musiciens. Les neufs vitraux des bas-côtés, en verre teinté enserré dans des baguettes de plomb, illustrent la nativité du Christ au nord et la descente de croix au sud. Les sept vitraux restants illustrent les sacrements. A gauche en entrant, on reconnaît:

  • L’onction des malades: résurrection de Lazare, le sablier, la mort tenant la faux et le phénix qui renaît de ses cendres.
  • La pénitence: Marie-Madeleine lavant les pieds du Christ, les tables de la Loi et la même sainte, en repentante, avec un crâne comme attribut.
  • Le baptême: Jean le Précurseur baptise le Christ dans les eaux du Jourdain, la colombe du Saint-Esprit et le poisson, soit l’ichtus grec.
  • L’eucharistie: repas d’Emmaüs, le sacrifice de la croix, une gerbe de blé et une grappe de raisin.
    La confirmation: Pierre harangue la foule après la Pentecôte; près de lui les Ecritures et la lampe de la foi vigilante.
  • L’Ordre: le Christ lave les pieds de Pierre; les armes pontificales et le vaisseau symbolisent l’Eglise.
    Le mariage: la Sainte Famille est représentée ainsi qu’Adam et Eve.

Prochaines célébrations à l’église d’Orsières